mercredi 20 février 2013

Une retenue d'eau : premier objectif de Songtaaba


Dès le début de la relation avec Nioughin, le chef de village a fait part d'un projet que les habitants n'arrivaient pas à réaliser : la construction d'une retenue d'eau.

Le début de l'histoire
En 1992, le village obtient un financement pour une étude sur la construction d'une retenue et sa rentabilité.
Cette étude s'avérant positive, l'état s'engage à financer une grande partie de l'ouvrage, à condition que le village finance l'autre. Mais depuis 1992, les villageois ont eu à faire face à d'autres problèmes (panne d'une pompe ou d'un moulin, sécheresse etc.) et n'ont pu mettre de l'argent de côté.

En mai 2003, une étude, réalisée dans le cadre d'un Programme National de Gestion du Territoire, classe en tête des contraintes de développement du village le problème de l'eau et comme sa première solution un barrage.

Cette retenue d’eau permettrait d'abreuver les bêtes en saison sèche et de développer une activité de maraîchage, génératrice de revenus.

La suite de l'histoire
En 2004, l'Association Songtaaba dont le premier objectif est d'aider les habitants de Nioughin à construire une retenue d'eau, s'engage à mener ce dossier à terme avec eux.
Différentes démarches débutent auprès d'organismes gouvernementaux ou d'associations locales.
Toutes s'avèrent compliquées et longues, sans garantie de réussite.

En attendant d'avoir le financement pour une retenue d'eau de taille conséquente, une possibilité s'offre de réaliser une petite retenue d'eau.

Construction d'une première retenue
En 2005, un ingénieur hollandais à la retraite, Huibert Povel, a eu connaissance des projets de Songtaaba et a pris contact avec sa présidente.
Il réalise depuis une dizaine d'années des retenues d’eau dans la région de Koupéla, avec l’appui d’une association et d’une fondation néerlandaises, de l’OCADES (Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité) de Koupéla et des populations.
Chaque année, il reste 4 mois sur place pour suivre les projets.

Février 2006 : étude de faisabilité et décision
M. Povel propose de construire une micro-retenue d’eau avant la saison des pluies.

Avril/mai 2006 : construction de la micro-retenue
Sous la supervision de l'assistant burkinabé de M. Povel, les habitants du village de Nioughin construisent un micro-barrage.


Le village a réussi, avec l’aide du député local, à récolter 150.000 FCFA (220€) pour payer les maçons, le ciment, la location des charrettes pour aller chercher les cailloux à 4 km du site. L’association hollandaise a mis à disposition des villageois le matériel nécessaire pour la construction : brouettes, pelles…

Les villages environnants qui pourront profiter de l'eau de la retenue, participent également, en fournissant les moyens humains et matériels (charrues, pioches …) et en apportant une contribution financière (1,50 € environ par foyer).

Juillet 2006 : destruction de la micro-retenue
Il a beaucoup plu en juillet 2006. Après deux gros orages, la retenue d'eau est emportée par le courant.

Cet échec est probablement dû à une mal façon et une sous estimation de la puissance de l’eau en période des pluies.
Juste après l'orage

La retenue n'a pas résisté

Au vu des erreurs passées, M. Povel propose de reconstruire un ouvrage de taille moyenne (plus large et plus profonde que le précédent) avec un déversoir, pour mieux résister à la pression de l'eau, et demande une participation financière de Songtaaba.

6.000 € au total sont nécessaires pour cette nouvelle construction, la moitié fournie par Songtaaba, l’autre par une fondation néerlandaise.
Le village, quant à lui, doit fournir 450.000 FCFA (630€) sous forme d'une cotisation par famille. Les habitants des villages environnants qui pourront bénéficier de l’eau pour abreuver les animaux, y compris les peuls voisins qui ont d’immenses troupeaux, participeront également.

Songtaaba prévoit un délai pour réunir l'argent nécessaire et espère toujours obtenir de l'aide de l'état burkinabé.

Mais, en 2007, Songtaaba obtient enfin une réponse des instances gouvernementales . Il n'y a plus de fonds et les barrages ne sont plus considérés comme la réponse la plus adéquate au problème de manque d'eau.
Aucune aide donc à attendre de ce côté.



Construction d'une nouvelle retenue d'eau
En mai 2009, les fonds réunis, le nouvel ouvrage est construit.


Après la saison des pluies et les premières constations sur l'efficacité du barrage, les villageois pensent qu'il faut creuser d’avantage la cuvette pour pouvoir retenir plus d’eau et plus longtemps.

Il faut également rehausser le mur et installer le déversoir.

Mai 2011 : un engin de chantier est loué pour creuser la cuvette

2012
Il reste à réaliser les derniers travaux de consolidation.

Aucun commentaire: